Murray Bookchin — L’écologie Sociale
Une fois n’est pas coutume, point d’éloges dithyrambiques sur ma dernière lecture.
Pourtant, tout y était :
- Un penseur dans l’ère du temps Murray Bookchin, père du « municipalisme libertaire ». A l’ère où l’efficacité politique et le plébiscite est du côté des élus locaux (cf plongée dans le OuishareFest2017), se priver de cette pensée serait bien dommage !
- Un titre aguicheur « L’écologie sociale » permettant d’entrevoir une pensée de l’écologie ET du social. Où quand fin du monde et fin du mois se rejoignent.
- Une belle édition : WildProject (Rachel Carson, Arne Naess, Baptiste Morizot…)
Et si ce livre ne m’a pas provoqué d’élan, ce n’est pas parce qu’il est mauvais. Loin de là — c’est peut-être même qu’il est trop bon.
Mais ce livre est une exploration dans les concepts philosophiques du penseur. Il est donc, j’ai trouvé, peu accessible (même s’il l’est davantage qu’un texte académique). Ce qui n’est pas facilité par le fait qu’il s’agit d’un assemblage de textes issus de 2 livres distincts de Murray Bookchin : The Ecology of Freedom publié en 1982 et The Philosophy of Social Ecology publié en 1990.
Ce livre traite de thèmes-clés : le lien inextricable entre toutes les formes de domination (de l’homme sur l’homme, de l’homme sur la nature en particulier), une réfutation du dualisme nature/culture, une pensée de la complexité (vision qu’il appelle « développementale »), et une pensée écologique de la liberté.
Ce livre présente en fait les bases pilosophico-conceptuels sur lesquels le penseur développera le municipalisme libertaire. Ce n’est pas rien !
En résumé, si vous êtes branchés « concepts » et voulez rentrer dans le dur d’une pensée écolo-libertaire, ce livre est fait pour vous !
Si vous cherchez plutôt une transposition/implémentation des concepts dans un modèle social, politique, écologique ou autre, je pense qu’il faut plutôt s’orienter vers « Pour un municipalisme libertaire » ou le recueil de ses essais « La révolution à venir : Les Assemblées populaires et la promesse de la démocratie directe ».
Ce que je vais m’empresser de faire 😊